Les manifestants se sont rassemblés vendredi dans le centre de Bamako, scandant des slogans anti-France et appelant au retrait total des troupes françaises de leur pays.

« Nous sommes là pour le Mali, nous sommes là pour démontrer notre souveraineté nationale. Pour rappeler au monde entier que la souveraineté appartient au peuple et que ceux qui ne l’ont pas compris doivent se mettre au courant aujourd’hui », a déclaré Mohamed Ousmane Mohamedoun, membre du Conseil national de transition du Mali et organisateur de manifestations.

« Parce que la transition pour nous aujourd’hui est le résultat de décennies de mauvaise gestion, de mauvaise gouvernance de notre pays et de mauvais partenariats », a-t-il ajouté.

Le Mali est de plus en plus en proie à la violence depuis qu’un soulèvement touareg en 2012 a été détourné par des militants extrémistes, qui ont perpétré des meurtres ethniques et des attaques contre les forces gouvernementales et les civils malgré la présence de troupes françaises et de l’ONU.

Plus tôt dans le mois, le Premier ministre malien Choguel Kokalla Maiga a déclaré qu’il y avait des preuves que la France avait formé des groupes « terroristes » opérant dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Une mission française a commencé à opérer au Mali en 2013 pour contrer des militants qui, selon Paris, seraient liés aux groupes terroristes al-Qaïda et Daech.

Cet été, le président français Emmanuel Macron a annoncé un retrait progressif de la présence militaire française au Sahel et la fin de l’opération militaire française connue sous le nom de Barkhane.

Le Mali a accusé la France d’abandonner le pays ravagé par le conflit avec la décision «unilatérale» de retirer ses troupes. Le gouvernement malien dominé par l’armée a ensuite demandé aux sociétés de sécurité privées russes de l’aider dans sa lutte contre le terrorisme.

Depuis, les tensions sont vives entre la France et son ancienne colonie.

La force française Barkhane, opérant au Mali, au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie, compte actuellement 5 000 soldats dans la région.