La Turquie suicidaire
La Turquie d’Erdogan se comporte comme l’Arabie de la bande à Salman. L’Arabie intervient au Yémen, en Syrie, en Irak, en Libye, dans les Balkans etc. tout en cherchant par tous les moyens de pousser l’Iran à la guerre (la boucherie à la Mecque : des centaines d’Iraniens sont morts et tous les corps n’ont pas été rendus ; un embargo saoudien empêche l’Iran de porter secours au peuple yéménite ; un haut dignitaire chiite est exécuté malgré les protestations de plusieurs pays surtout de l’Iran : la Turquie parle d’ »affaire intérieure » car Erdogan a déclenché la guerre contre les Kurdes tout en annonçant la mort de 3000 d’entre eux ; l’Arabie ne cesse vilement de presser la France à faire échec à tout accord sur le nucléaire iranien).
L’Arabie contre l’Iran, la Turquie contre la Russie. Or l’Arabie, la Turquie n’ont pas les moyens d’emporter le bras de fer engagé. Ces provocations ne mènent à rien. Un exilé saoudien en Allemagne prévient l’Arabie que si l’Iran voulait, il lui suffirait de 24 heures pour lui régler son sort.
Comme l’Arabie ne se prive d’aucun crime et s’acharne contre l’Iran, la Turquie accuse la Russie de violer son espace aérien. Or la Turquie ne se prive pas de violer celui de la Syrie et de l’Irak. Les Turcs ont l’habitude de mépriser les Irakiens et profitent du démantèlement de l’armée et de l’administration par les Américains et des velléités d’indépendance des Kurdes au nord du pays. Ils prétendent lutter contre Daesh et le PKK. C’est un coup politique.
Après l’échec des dernières élections (la presse révèle la collusion d’Erdogan et les terroristes ; la campagne électorale se fait dans l’insécurité), aux nouvelles élections, des Kurdes sont tués (un attentat fait plus de 100 morts dans la capital Ankara) et Erdogan frappe le PKK pour l’éradiquer. Daesh et ses attentats sont vite oubliés. Les Kurdes meurent et on en massacre d’autres par milliers. L’AKP (parti d’Erdogan) emporte la majorité absolue au Parlement et a les mains libres pour une politique absurde vouée à l’impuissance et basée sur la peur : « nous sommes les seuls à assurer la sécurité dans le pays contre les ennemis et les problèmes de la région », tel était le mot d’ordre de la campagne.