Des centaines d’Irakiens qui s’étaient rassemblés devant l’ambassade américaine à Bagdad pour protester contre les attaques militaires de Washington contre les positions de Hashd al-Shaabi (forces populaires) ont poursuivi mercredi leur sit-in pour la deuxième journée.  

Les manifestants ont passé la nuit dernière dans des tentes qui avaient été érigées dans des zones proches de l’ambassade américaine au milieu des demandes du Premier ministre irakien de quitter la région.

Les forces anti-terroristes irakiennes sont entrées dans la région et se sont déployées devant l’ambassade et les zones proches de la mission dans la zone verte.

Les images ont également montré qu’un certain nombre de véhicules blindés appartenant aux forces anti-terroristes ainsi que des véhicules Humvee ont été stationnés près de l’ambassade américaine.

Des milliers d’Irakiens ont participé mardi à la cérémonie funéraire des martyrs du Hashd al-Shaabi tués par les États-Unis dimanche lors d’une attaque contre leur position, alors qu’ils se dirigeaient vers l’ambassade de Washington à Bagdad.

La chaîne d’information en langue arabe al-Mayadeen a rapporté mardi que les participants à la cérémonie funéraire ont déclaré un sit-in dans les zones proches de l’ambassade des États-Unis et certains d’entre eux ont érigé des tentes dans la région.

Selon le rapport, un grand nombre d’Irakiens, portant les drapeaux de l’Irak et du Hashd al-Shaabi, se dirigent vers le pont suspendu qui mène à l’ambassade américaine de la région d’al-Janaderiyeh.

Ils portent également des pancartes pour condamner l’agression américaine contre le Hashd al-Shaabi et la souveraineté irakienne, appelant à l’expulsion de l’ambassadeur américain.

Les participants à la cérémonie funéraire ont également averti les parlementaires irakiens que s’ils n’approuvaient pas un projet de loi visant à expulser les forces américaines, ils ne leur permettraient plus d’entrer au Parlement.

Les drones américains ont bombardé dimanche une base du Hashd al-Shaabi près de la frontière avec la Syrie dans la province irakienne d’ Al Anbar, dans l’ouest de l’Irak, selon un communiqué du Hashd Shaabi.

L’attaque a eu lieu dans la soirée lorsque les drones américains ont bombardé la base de la 45e brigade du Hashd Shaabi près de la ville frontalière d’al-Qaim, selon le communiqué.

Le bombardement a fait bilan de dizaines de morts et de blessés parmi les membres de la brigade.

En réaction, le lieutenant-commandant de Hashd al-Shaabi, Abu Mahdi al-Muhandis, a mis en garde contre une réponse sévère à l’attaque.

En outre, le mouvement Asa’eb al-Haq, affilié aux forces populaires irakiennes du Hashd al-Shaabi, a décrit le déploiement américain en Irak comme une menace pour le pays, appelant tous les groupes politiques à réagir à «l’attaque lâche» de Washington.

En attendant, Qassem Moslih, le commandant du Hashd al-Shaabi dans la province d’al-Anbar, a déclaré que les États-Unis voulaient changer les équations en bombardant les positions des forces populaires.

En outre, le Premier ministre irakien démissionnaire, Adel Abdul Mahdi, dans un message au secrétaire américain à la Défense, a souligné son opposition à l’attaque, avertissant que le bombardement des positions du Hashd al-Shaabi est une tension dangereuse qui menace la sécurité de l’Irak et de la région.

Entre-temps, le chef du Mouvement national pour la sagesse iraquienne, Ammar al-Hakim, a condamné l’attaque, la décrivant comme une violation manifeste de la souveraineté de l’Iraq.

Salih al-Khazali, membre de la coalition al-Fatah au Parlement irakien, a également averti que les forces américaines avaient déclenché une guerre évidente contre l’Irak.

Dans le même temps, les Brigades irakiennes du Hezbollah ont déploré cette attaque, la qualifiant d’agression hostile contre les défenseurs des frontières irakiennes.

Le président irakien Barham Salih a également souligné que l’attaque avait été menée contre les accords des 2 pays, la qualifiant d’inacceptable.